Jeudi 8 novembre 2007 à 20:18
Voici un petit extrait des méditations de Edouard dans
Les faux-Monnayeurs d'André Gide, livre que je suis entrain de lire dans le cadre de mes études (oua c'est bien dit ^^). Ces méditations me plaisent particulièrment et il m'arrive parfois d'en avoir de similaires. (roo c'est re-bien dit ^^)
"Rien n'a pour moi d'existence, que
poétique (et je rend à ce mot son plein sens) - à commencer pas moi-même. Il me semble parfois que je n'existe pas vraiment, mais simplement que j'imagine que je suis. Ce à quoi je parviens le plus difficilement à croire, c'est à ma propre réalité."
Ca m'a rassuré en lisant ça, je me suis rendu compte que je n'étais pas totalement folle, ou du moins que si je le suis, on est au moins deux ^^
"L'analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l'homme éprouve ce qu'il s'imagine éprouver. De là à penser qu'il s'imagine éprouver ce qu'il éprouve... Je le vois bien avec mon amour : entre aimer Laura et m'imaginer que je l'aime - entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu verrait la différence ? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire. Et, s'il suffit d'imaginer qu'on aime pour aimer, ainsi suffit-il de se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et même pour se détacher un peu de ce qu'on aime - ou pour en détacher quelque cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins ?"
Là est tout le problème de l'Homme, il dit qu'il aime, mais aime-t-il réelement ou imagine-t-il qu'il aime ?
Méditations...